La Renault 4 a connu des hauts et des bas dans l’estime populaire. Mais analysons pourquoi son prix sur le marché de l’occasion s’envole autant depuis quelques années.
Ma voiture de jeune cadre
Je me souviens du temps où, jeune cadre d’entreprise, j’ai acheté ma première 4L, d’occasion de la Réunion. Elle portait bien ses vingt ans malgré quelques points de rouille perforante de la carrosserie. Deux fûts d’huile aplatis puis formés ont résolu ce problème à Morondava même.
Ma voiture me permettait de ramener mes deux enfants à Antananarivo, à 725km. Nous traversions intrépidement la boue de Marolefo où les taxis-brousse étaient bloqués lors de ce fameux cyclone Calasanjy.
Elle justifiait bien sa réputation de petite 4×4, passant par tous les chemins, hormis les bancs de sable. En plus, elle se suffisait en entretien parce qu’elle travaillait comme taxi, m’apportant même un revenu supplémentaire.
Supplantée ?
Et puis vint mon départ définitif pour la capitale. Une mission en France et j’ai acheté une Peugeot 505, pour le standing. J’ai vendu ma 4L à six millions de FMG, en deux paiements, à un ami qui l’a utilisée comme taxi à Antananarivo pendant dix ans encore.
La Renault 4 est devenue la « voiture du pauvre » sans qu’il ne me vienne jamais à l’idée de la dénigrer, admirant plutôt les beaux taxis d’Antsiranana à chaque fois que j’y venais, ainsi que celles qui assurent stoïquement le transport de Hell-Ville à Dzamandzar, avec 15 personnes à bord.
Elle reprend de la valeur
Devenue voiture de collection en France, la petite berline continue d’être opérationnelle à part entière à Madagascar. Elle regagne même en estime, malgré les performances des nouvelles marques, notamment des petites citadines récentes du genre Daewoo Matiz ou Hyundai Atos. La 4L se négocie en effet actuellement jusqu’à 12 millions d’ariary et il n’est pas rare de rencontrer des jeunes cadres, parader sans complexe au volant d’une 4L.
La Renault 4L n’a pas fini de sillonner les routes de Madagascar.